Le bassin versant de la Touloubre

Le fleuve Touloubre et son bassin versant

Fleuve côtier long de 59 km, la Touloubre prend sa source à Venelles, dans les Bouches-du-Rhône, entre le massif de la Trévaresse et la montagne Sainte-Victoire, à 330 mètres d’altitude. Son bassin-versant s’insinue entre celui de l’Arc, au sud, et celui de la Durance, au nord.

Après avoir traversé le plateau de Puyricard, elle entre dans les collines au nord d’Éguilles et au sud de Saint-Cannat. Elle traverse La Barben puis Pélissanne, franchit à hauteur de Salon-de-Provence le canal EDF par un large conduit souterrain (siphon), puis arrose Grans.

À l’approche de la Crau à Miramas, elle forme un brusque coude pour bientôt atteindre son exutoire : l’étang de Berre, à Saint-Chamas, au sein d’une zone de marais appelée « Petite Camargue » au lieu-dit « la Pointe ».

Rurbaine

Même si la Touloubre se situe dans le département des Bouches-du-Rhône, l’un des trois départements les plus peuplés de France, elle « échappe » mieux à la très forte pression anthropique que subissent ses voisins, l’Arc et la Cadière.
Vue du ciel, elle semble éviter les zones urbanisées, idée bien évidemment romanesque car ce n’est pas le cours d’eau qui choisit « son » urbanisation, mais l’homme.
Ainsi, elle traverse des centres villes, passe dans la base militaire aérienne de Salon, alimente trois microcentrales électriques, un moulin à blé témoin de son patrimoine hydraulique.
Malgré une forte augmentation de la population ces 30 dernières années, liée à l’attractivité des grands pôles urbains situés à proximité (Marseille et Aix-en-Provence), le bassin versant de la Touloubre dispose d’un équilibre préservé entre les espaces naturels et les zones urbanisées.

Astérisque

Pression anthropique : effets générés par les activités humaines (urbanisation, agriculture, équipement) sur les ressources naturelles et les écosystèmes

Industrie & commerces

L’activité économique est faiblement représentée. Il s’agit surtout d’activité tertiaire – service, commerce, artisanat – en développement avec une répartition sur l’ensemble du bassin.
C’est autour de la ville de Salon-de-Provence que nous pouvons constater une plus grande densité, avec notamment trois zones d’activités mixtes.

Soleil, terres fertiles et AOC

L’agriculture représente une activité importante sur le territoire. Depuis le plateau de Puyricard, le long de la chaîne de la Trévaresse, jusque dans la plaine de Berre, vignobles, champs d’oliviers, cultures céréalières et maraîchères façonnent le paysage.
La pression liée à ces activités agricoles provient surtout de l’utilisation de pesticides et des modes de gestion des milieux naturels adjacents.

Ça roule plutôt bien !

Canaux, autoroutes, routes nationales, départementales, communales, chemins de fer… Un réseau linéaire assez conséquent traverse le bassin versant.

Ici ça pite !

La pêche récréative de la truite sur les bords de la Touloubre est importante.

Ormes champêtres, frêne du Midi, canne de Provence…

La ripisylve qui longe d’importants tronçons de la Touloubre comme de ses affluents, constitue un élément marquant du paysage.
Tantôt zone de caches, tantôt endroit idéal pour la reproduction et l’alimentation, cette forêt de rivière est un « foyer » apprécié par un peuple piscicole varié et dense de nombreuses espèces d’oiseaux et de mammifères.

Des paysages remarquables

Il existe sur le bassin versant, des secteurs naturels, véritables havres de fraîcheur : les plaines de Saint-Cannat et d’Éguilles, les gorges de La Barben*, le site de Marie-Rose à Grans, le hameau de Pont-de-Rhaud à Cornillon-Confoux, le Pont de la Roquette et le Pont Flavien romain à Saint-Chamas, le secteur de la « Petite Camargue »** au débouché de la Touloubre dans l’étang de Berre

* *classées en Zone de Protection Spéciale et Natura 2000
**éligible à Natura 2000

Ça afflue évidemment, mais surtout de droite !

Le Budéou, la Concernade/Lavaldenan, le Bouléry et la Goule, sont les affluents en rive droite qui accompagnent la Touloubre tout au long de son parcours.
Comme pour de nombreux bassins versants, d’autres ruisseaux, plus petits voire parfois invisibles, enrichissent son réseau hydrographique.
Une particularité de la Touloubre : quasiment aucun affluent sur sa rive gauche !

Au régime sec, mais pas l’été !

Nous sommes dans le Sud. Le territoire est exposé au climat méditerranéen, donc à des périodes de sécheresses intenses auxquelles s’ajoutent des épisodes orageux, très violents, voire torrentiels.
Contrairement à la Cadière et l’Arc, la Touloubre récupère les retours de canaux d’irrigation l’été. Avec un impact sur son régime hydrologique particulier : l’étiage inversé. En clair, l’été, elle ne souffre pas du manque d’eau. Et on observe sa période d’étiage* en hiver. Donc période de sécheresse… en hiver.

*Étiage ? C’est la baisse périodique des eaux (d’un cours d’eau) ; le plus bas niveau des eaux.

Petite rivière calme et paisible d’apparence, il suffit d’étudier l’étymologie de son nom pour comprendre que cet état peut vite changer : en celte « Touloubre » signifie « eaux gonflantes ».
En effet, cette petite rivière a démontré par le passé qu’elle était capable de sortir souvent de son lit, aidée de ses affluents, pour aller inonder les habitations, les zones agricoles et les zones d’activités économiques générant parfois des dommages considérables.

Historique des crues

Nous ne savons rien des crues et des inondations de la Touloubre avant 1842.
On sait seulement que la Touloubre débordait régulièrement dans la plaine de  Salon-de-Provence jusqu’à Lançon et occupait toute la largeur de cette plaine.

Certains habitants ont encore en mémoire les dernières grandes inondations sur le bassin de la Touloubre :
6 octobre 1973 – 10 novembre 1976 – 26 août 1986 – 22 et 23 septembre 1993 / 21 octobre 1994. Et de moindres mesures automne 2003 / décembre 2008 / décembre 2019.

Il y a de la place !

Le bassin versant de la Touloubre couvre un territoire d’environ 420 km² et accueille une population d’un peu plus de 100 000 habitants. Un chiffre qui laisse imaginer la densité relative qui caractérise ce bassin versant en comparaison à ces voisins Cadière et Arc : 238 habitants/km².
Cependant, nous sommes loin des 106 habitants au km², la densité moyenne de la population sur le territoire français métropolitain*.

 *Source : INSEE – recensements

Vous habitez sur le bassin ?

Le bassin versant de la Touloubre s’étend sur 18 communes : Aix-en-Provence, Aurons, Cornillon-Confoux, Coudoux, Grans, La Barben, Éguilles, Lambesc, Lançon-de-Provence, La Fare-les-Oliviers, Pélissanne, Rognes, Salon-de-Provence, Saint-Cannat, Saint-Chamas, Venelles, Ventabren et Vernègues.

Vite, une histoire !

Menelik cherche. Il cherche dans les archives, recueille auprès des anciens et se documente. En attendant que l’histoire sur le bassin versant de la Touloubre s’écrive, voici quelques jolies choses piochées par ci et par là, pour commencer à poser les premières lignes.

Appel au témoignage

Vous avez peut-être des histoires à raconter, des photos qui montrent l’époque révolue, celle où la rivière traversait des champs cultivés ou bien lorsqu’elle débordait, causant dégâts et malheurs.
Prenez contact avec l’équipe de Menelik.
Chaque témoignage est précieux et permet de garder la mémoire vivante.

« Silence, moteur, ça tourne, action »

Flamand rose et cygne

La « Petite Camargue » s’est créée à l’endroit même où la rivière de la Touloubre, qui traverse le site, se jette dans l’étang de Berre. De leur mélange, entre eau douce et eau saumâtre, naît un milieu naturel varié et particulier.
Propriété du Conservatoire du Littoral.

Le Pont Flavien

Déjà les Romains préféraient l’enjamber en sécurité ! Construit vers 10 avant J.-C., un pont prestigieux, long de 22 m et large de 6 m, permettait le passage au-dessus de la Touloubre de la voie romaine reliant Marseille à Arles. Situé à l’entrée de la commune de Saint-Chamas, le pont Flavien classé au titre des monuments historiques, est seul pont romain au monde à avoir conservé ses arcs. Ça vaut le détour !

La Touloubre et l'architecture

Moulin Saint-Joseph à Grans

Moulin Saint-Joseph à Grans

Pont Flavien à Saint-Chamas

Inscription romaine sur le pilier
Pont Flavien à Saint-Chamas