Premiers coups de pelle autour de l’Arc à Roquefavour

Une 1ère phase de travaux sur l'Arc à Aix-en-Provence

C’est la concrétisation de plusieurs années d’études et de préparation pour l’établissement public Menelik : les travaux de restauration de l’Arc à Roquefavour entrent dans leur phase opérationnelle. Cette première étape consiste à reconquérir une zone d’expansion de crue afin de contribuer à la réduction du risque inondation à l’aval. Plusieurs brèches sont créées dans une digue en remblais afin de laisser l’Arc déborder sur un champ en cas de crue.

Laisser l'Arc déborder pour prévenir les inondations

À Roquefavour, une digue en remblais de terre avait été construite après les inondations de 1978 pour limiter le débordement de l’Arc et éviter l’inondation d’un champ cultivé. Aujourd’hui conscient des perturbations engendrées par ce type d’ouvrage le long des cours d’eau, Menelik déploie une politique de reconquête de ces espaces inondables.

Les crues font partie du fonctionnement naturel d’un cours d’eau. Les zones d’expansion de crue aussi. Permettre aux cours d’eau en crue de déborder sur des espaces non urbanisés est une démarche qui contribue à ralentir l’écoulement des eaux à l’amont pour atténuer le risque inondation à l’aval. En laissant de l’espace à la rivière à l’amont, on protège les territoires à l’aval. On parle alors de « solidarité de bassin ».

Pour redonner à l’Arc la liberté de déborder sur ce secteur, quatre brèches sont créées sur la digue. Cette solution a été adoptée afin de préserver les arbres remarquables qui s’étaient installés sur cette butte de terre avec les années. Les travaux se déroulent jusqu’à la fin du mois pour un montant total de 90 000 € sur cette première phase.

De la fouille préventive à la plantation d'arbres

Chaque création de brèches est surveillée par Stéphane Bonnet, géomorphologue au sein de la direction Archéologie et Muséum de la ville d’Aix-en-Provence, afin de réaliser des fouilles préventives. Un travail de recherche est ensuite mené par son équipe afin d’étudier l’histoire de ce site remarquable et déterminer les usages d’antan, la datation des ouvrages et la place de l’Arc à l’époque.

En parallèle, Arnaud Million, directeur technique chez Cérès Flore, veille à ce que les arbustes présents sur ces brèches soient proprement déracinés et mis de côté pour être replantés immédiatement à la fin des travaux. Ainsi ces brèches seront immédiatement revégétalisées avec des sujets natifs, afin que le secteur retrouve le plus vite possible, un aspect et un fonctionnement naturels.

Un projet transversal et participatif

Restaurer un cours d’eau, c’est lui permettre de retrouver un fonctionnement naturel. À Roquefavour, les enjeux sont multiples et complexes : il s’agit dans un premier temps de lui laisser de la place pour déborder, quand c’est nécessaire, et ainsi réduire le risque d’inondation.

Une seconde phase s’intéressera plus particulièrement au barrage, véritable mur en travers de l’Arc, et s’attachera à permettre à la vie qu’il abrite — les sédiments, les poissons — de circuler à nouveau librement.

Roquefavour est aussi un lieu chargé d’histoire(s), d’ambiances et d’attachements, dans un cadre naturel riche et au cœur du site classé de l’Arbois. Un patrimoine à la fois culturel, architectural et paysager que Menelik a souhaité intégrer à sa réflexion en créant un laboratoire participatif qui contribuera tout au long du projet.

Prévention des inondations, préservation de la rivière et de son milieu (faune et flore), valorisation du patrimoine et des usages… Menelik a imaginé un projet d’ensemble qui concilie les enjeux techniques et sociaux, en phase avec les besoins de l’Arc, de son territoire et de ceux qui le font vivre.