Le peuplement piscicole de l’Arc aval est exclusivement cyprinicole. L’anguille est l’espèce dominante jusqu’au seuil de Moulin du Pont.
Les pêches d’inventaires, réalisées au printemps 2011 en partenariat avec la Fédération de Pêche des Bouches-du-Rhône, nous ont permis de mieux connaître le peuplement piscicole de l’Arc aval. Les poissons ont été pêchés, mesurés, pésés puis relachés dans l’Arc.
C’est un peuplement exclusivement cyprinicole (de la famille des cyprinidés – « poissons blancs »). On retrouve beaucoup de barbeaux fluviatiles, de chevaines et de spirlin. Les espèces d’accompagnement sont le goujon, le hotu et la loche franche. L’anguille est l’espèce largement dominante jusqu’au Seuil de Moulin du Pont. Les densités échantillonnées sont élevées à l’aval de ce seuil. Par contre, à l’amont, il y a 13 fois moins d’anguilles. Le seuil de Moulin du Pont est le principal obstacle à la migration de l’anguille (Cf. ci-après).
Le seuil de Moulin du Pont est particulier : c’est une double chute naturelle surmontée d’un vieux mur en pierre qu’ont bâti les anciens pour détourner les eaux de l’Arc et irriguer la plaine agricole de la Fare-les-Oliviers.
L’anguille européenne est une espèce migratrice, c’est-à-dire qu’elle doit se déplacer pour accomplir son cycle de vie. Elle croît dans les cours d’eau et, une fois sexuellement mature (anguille argentée), retourne dans l’Atlantique pour se reproduire. Elle accomplit donc une migration vers l’amont (dite migration de montaison) pour trouver des zones propices à sa croissance (eaux de bonne qualité, proies, caches…). Lors qu’elle est suffisamment grosse et adulte, elle migre vers l’aval profitant des petites crues.
Par effet cumulatif, les anciens seuils présents sur l’Arc – et dans toute l’Europe ! – perturbent cette migration, et donc les possibilités de reproduction de l’espèce. A tel point que les stocks d’anguille ont considérablement chuté depuis 20 ans et que l’espèce est désormais classée en danger critique d’extinction… Si rien n’est fait, l’anguille disparaitra.
Les solutions consistent à « équiper » les seuils, c’est-à-dire installer des « passes à anguilles ». Ce sont des aménagements spécialement conçus pour cette espèce et qui utilisent ses capacités de « reptation » (l’anguille « rampe » comme un serpent sur des zones humides et rugueuses jusqu’à de fortes pentes). Lorsque les seuils n’ont plus d’usage, ils peuvent également être arasés pour restaurer totalement la continuité du cours d’eau.
Une fois mesurées, les anguilles sont relachées dans l’Arc, elles retournent alors se cacher sous les pierres.