« Roquefavour, c’est la cascade ! J’y allais pêcher quand j’étais minot. On partait des Milles en vélo et on allait y pêcher, c’était l’aventure. On tombait à chaque fois sur une anguille et je ne vous raconte pas la panade pour s’en dépêtrer !».
Un élu du bassin de l’Arc, janvier 2023
Dans les années 1970, certaines espèces aquatiques comme l’anguille, étaient présentes massivement dans l’Arc et le souvenir de cette abondance reste gravé dans les mémoires. Seulement, dans un contexte de chute massive de la population d’anguilles européenne dans les années 80 dont les causes sont multiples, le fleuve Arc n’est malheureusement plus autant peuplé par l’anguille aujourd’hui qu’il l’était il y a 50 ans.
Aujourd’hui, cette espèce est classée “en danger critique d’extinction » au niveau mondial. Elle bénéficie d’un plan de gestion dans tous les pays de l’Union européenne visant à réduire toutes les causes de sa mortalité et sa difficulté à accomplir son cycle de vie. L’anguille se heurte notamment à des obstacles freinant ou rendant impossible sa migration au sein des cours d’eau. Le barrage de Roquefavour est ainsi un obstacle – parmi des milliers d’autres en Europe – à la la libre circulation de cette espèce.
Comment y remédier ? Dans la situation de déstabilisation actuelle de l’ouvrage sur lequel il n’existe plus d’usages, la suppression partielle de sa structure devient une solution d’intervention pour prendre soin d’espèces en train de disparaître et avoir pour objectif le retour d’une faune aquatique plus riche.
Ce barrage, est aussi un mur infranchissable pour d’autres entités en mouvement : les sédiments, ces particules solides arrachées et/ou transportées par le cours d’eau tels que la terre ou les cailloux. En circulant librement, ils façonnent le paysage fluvial et conditionnement la qualité physique des habitats aquatiques au sein de l’Arc. Or, le barrage perturbe le transit des sédiments de l’amont vers l’aval. Les travaux de restauration morphologique de ce secteur vont permettre à la rivière de (re)trouver un équilibre morphologique et le retour d’habitats aquatiques naturels pour l’ensemble de la faune aquatique. Ce « gain écologique » est d’autant plus visé car en amont de l’ouvrage, le plan d’eau provoque une stagnation des écoulements, propice au réchauffement de la température de l’eau, à la baisse de l’oxygène de l’eau respiré par les poissons et à la prolifération d’algues.
Après la requalification du barrage, plusieurs transformations hydrauliques et paysagères auront lieu dont le plan d’eau et la cascade qui disparaitront, la hauteur d’eau sera abaissée, les ouvrages transformés. L’ouverture du paysage sera d’autant plus effective avec l’effacement partiel de la digue projeté en rive droite pour atténuer le risque inondation.
Agir pour une rivière en mouvement
Restaurer un cours d’eau, c’est lui permettre de retrouver un fonctionnement naturel.
C’est lui laisser de la place pour déborder, quand c’est nécessaire, et ainsi réduire le risque d’inondation. C’est permettre à la vie qu’il abrite — les sédiments, les poissons — de circuler librement. Roquefavour est aussi un lieu chargé d’histoire(s), d’ambiances et d’attachements, dans un cadre naturel riche. Un patrimoine à la fois culturel, architectural et paysager que Menelik a souhaité intégrer à sa réflexion.
Prévention des inondations, préservation de la rivière et de son milieu (faune et flore), valorisation du patrimoine et des usages… Menelik a imaginé un projet d’ensemble qui concilie les enjeux techniques et sociaux, en phase avec les besoins de l’Arc, de son territoire et de ceux qui le font vivre.
Un risque inondation réduit
Réouverture d'une zone d'expansion de crue
Nous redonnons à la rivière la possibilité de déborder sur des espaces non-urbanisés afin de ralentir ses écoulements en cas de crue. Le principe de la zone d’expansion de crue est fondé sur la nature et contribue à l’atténuation du risque inondation en aval.
Une libre-circulation du vivant
Transformation d'un barrage
Le barrage de Roquefavour constitue un mur infranchissable pour les espèces aquatiques qui peuplent l’Arc et pour les sédiments. Pour restaurer une continuité écologique sur l’Arc, cet ouvrage aujourd’hui dégradé et sans fonction utilitaire doit être transformé.
Un projet de rive concerté
Une rive gauche co-construite
Aucun scénario d’aménagement n’est décidé sur la rive gauche : le laboratoire participatif, c’est une assemblée de citoyens, d’experts du vivant, d’institutionnels, d’élus, de collectifs citoyens (CIQ, associations) et d’usagers qui va penser et rêver la rive gauche de demain !