Le bassin versant de la Cadière

Le fleuve Cadière et son bassin versant

La Cadière est un fleuve côtier d’à peine 13 km de longueur qui naît au sud-ouest des plaines d’Arbois à presque 100 mètres d’altitude. C’est dans les Bouches-du-Rhône, tout près des Pennes-Mirabeau et de Vitrolles qu’elle prend sa source dans le vallon bucolique de l’Infernet.

Lorsque l’iode de la Méditerranée se fait sentir, la Cadière arrive dans l’étang de Bolmon. Fin de course pour ce petit fleuve au débit régulier qui termine son cours dans cette lagune d’eau saumâtre, séparée de l’étang de Berre par le « cordon du Jaï ». À hauteur de la bourdigue de Châteauneuf, les eaux se jettent dans l’étang de Berre.

Une vraie fourmilière

La pression anthropique* est très marquée sur la quasi-totalité du territoire de la Cadière.
Nous sommes en périphérie de Marseille, zone géographique propice au développement économique depuis les années 60, et au cœur du département des Bouches-du-Rhône, l’un des trois départements les plus peuplés de France !
Les activités humaines sont intenses et présentes partout. Les enjeux qui en découlent sont de taille.

Astérisque

Pression anthropique : effets générés par les activités humaines (urbanisation, agriculture, équipement) sur les ressources naturelles et les écosystèmes

Industrie & commerces

L’activité économique se répartit sur l’ensemble du bassin avec une plus grande densité autour de Vitrolles/Marignane. On y trouve toute taille d’industrie et de commerce : de l’atelier isolé à la zone industrielle majeure, du comptoir à l’usine, de la rue des commerces à la zone commerciale.

Nous sommes sur un territoire contrasté où paysages de lagune méditerranéenne et espaces urbains se côtoient. Le bassin de la Cadière couvre une bonne partie de l’est de l’étang de Berre, où sont regroupés plusieurs importantes zones d’activités, zones industrielles et technoparcs autour d’un site non sans importance : l’aéroport Marseille Provence.

Le territoire artificialisé par les activités industrielles exerce une pression particulièrement forte sur le cours d’eau (pollution & imperméabilisation des sols).

Les amoureux des paysages aux allures agricoles doivent se contenter de quelques secteurs et sites naturels littoraux près de Marignane, de Vitrolles et de Gignac la Nerthe pour trouver quelques parcelles agricoles.
En effet, l’importante activité anthropique* a modifié dans sa quasi-totalité ces zones autrefois rurales qui composaient la plaine de Berre.

Ça roule de partout !

Plus on approche Marseille, plus cela devient dense ! De nombreuses infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires tissent un filet aux mailles serrées sur le territoire.

Canaux, autoroutes, routes nationales, départementales, communales, chemins de fer et aéroport…, ce dense réseau linéaire traverse plaines et zones inondables.

Du ballet de Cygne au concert de crapaux

La Cadière et ses affluents traversent de nombreuses zones fortement urbanisées. On ajoute à cela des pollutions diverses (industrielles comme domestiques) et on obtient un milieu fortement dégradé. Qu’il s’agit de préserver.

Néanmoins la biodiversité est là. Parsemée et discontinue, elle se montre aux sorties des sources de l’Infernet et de la Marthe, dans les petites zones humides, les nombreuses marres, les bandes de ripisylves et dans les cours d’eau eux-mêmes.

ZNIEFF et NATURA 2000

Une partie du plateau de Vitrolles qui est classée Natura 2000 avec notamment la présence de l’agrion de Mercure, libellule protégée nationalement et de centaine d’espèces d’oiseaux dont l’aigle de Bonelli.

L’étang de Bolmon et l’embouchure de la Cadière sont répertoriés en ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique). Il s’agit de zones de grand intérêt biologique ou écologique, définis par la présence d’espèces ou de milieux rares, remarquables ou caractéristiques.

L’Etang de Bolmon et le cordon du Jaï (Marignane – Châteauneuf-les-Martigues) font partie des quatre Marais et zones humides liés à l’étang de Berre, classés Natura 2000.

Dans son bassin versant, trois affluents flanquent la Cadière : au Nord le Bondon, à l’est la Marthe, puis au Sud le Raumartin.
D’autres ruisseaux, bien plus petits, contribuent au réseau hydrographique de la Cadière ; vu du ciel, ils semblent s’entrecroiser tel un filet de pêche emmêlé.

Faire exception sur le territoire de Menelik

La majorité des cours d’eau méditerranéens est soumise à l’irrégularité des précipitations. Leurs débits varient en fonction des pluies.
La Cadière fait exception (hors période de crue) avec son débit important et relativement régulier grâce à la nature de sa source. Cachée à l’ombre d’un sous-bois dans le vallon de l’Infernet et nichée sous un rocher, elle jaillit, exsurgence de type vauclusien, comme à Fontaine de Vaucluse.
L’eau de ruissellement provient du grand plateau de l’Arbois qui surplombe le bassin versant au Nord-est.

A l’exception du Raumartin, affluent principal de la Cadière, alimenté principalement grâce au lavage des filtres de l’usine de potabilisation des Giraudets (Pennes-Mirabeau). – donc jamais d’assec même l’été, les autres affluents ont ce régime hydrologique méditerranéen caractérisé par des périodes de sécheresse intense et des épisodes orageux, très violents, à caractère torrentiel.

Comme l’Arc, la Cadière a connu des crues

La Cadière a déjà débordé, oui et pas qu’une fois ! La crue du 22 et 23 septembre 1993 est en général la crue de référence, avec un débit maximum mesuré à la station hydrométrique de Marignane.
À savoir 68 m3/s et un débit recalculé* entre 106 et 111 m3/s.
Les autres crues historiques datent de : octobre 1972, octobre 1973, janvier 1978, août 1996, septembre 2005, septembre 2009 et novembre 2019.
* Sources : PPRI de la commune de Marignane, préfecture BdR

Pourquoi recalculer une mesure ?

La mesure des précipitations est l’une des plus complexes en météorologie car on observe une forte variation spatiale selon le déplacement de la perturbation, le lieu de l’averse, la topographie et les obstacles géographiques locaux gênant sa captation.
On exprime généralement les précipitations en hauteur ou lame d’eau précipitée par unité de surface horizontale (mm). Si on rapporte cette hauteur d’eau à l’unité de temps, il s’agit d’une intensité (mm/h).
* Source : Encyclopédie de l’environnement

Une population nombreuse et dense, dix fois plus que la moyenne

Il y a du monde !

1 400 habitants au km2 (1) . Ce chiffre témoigne d’une très forte densité de population et fait du bassin versant de la Cadière l’une des zones les plus denses observées dans la région. Rappelons que la densité moyenne française est de 106 habitants au km2.
Marignane, Vitrolles, Saint -Victoret, les Pennes-Mirabeau et Gignac la Nerthe, cinq villes pour plus de 100 000 habitants. L’enjeu est de taille.

* Source : INSEE – recensements

Le Bondon, est aussi appelé ruisseau de la Frescoulé,
du provençal « frescoulo » qui signifie frais, humide, froid.

Une histoire !

Menelik cherche. Il cherche dans les archives, recueille auprès des anciens et se documente. En attendant que l’histoire sur le bassin versant de la Cadière s’écrive, voici quelques jolies choses piochées par ci et par là, pour commencer à poser les premières lignes.

Christophe de Villeneuve – 1824
“Une belle source, appelée Font Marignane, qui prend naissance dans le terroir de Saint-Victoret, et qui suit les bords du torrent Cadière, fait tourner quatre moulins à farine et arrose plusieurs beaux jardins qui entourent le bourg. Ce quartier offre des promenades très agréables.”

* Source Statistique générale de France, département des Bouches-du-Rhône, 1824

Appel au témoignage

Vous avez peut-être des histoires à raconter, des photos qui montrent l’époque révolue, celle où la rivière traversait des champs cultivés ou bien lorsqu’elle débordait, causant dégâts et malheurs.
Prenez contact avec l’équipe de Menelik.
Chaque témoignage est précieux et permet de garder la mémoire vivante.